L’industrie verte a dominé les ouvertures et les extensions d’usines en France l’an dernier, tandis que le secteur automobile s’est distingué par un nombre élevé de fermetures et de réductions d’activité, selon le dernier « baromètre industriel » publié aujourd’hui.
Ce rapport gouvernemental dresse un état des lieux des décisions de réindustrialisation et de désindustrialisation prises sur le territoire français au cours de l’année écoulée. Cependant, il convient d’interpréter ces données avec prudence, car elles ne font pas de distinction entre les projets de grande et de petite envergure.
D’après le document, l’industrie verte arrive en tête avec un solde net de 27 nouvelles implantations et agrandissements, suivie par le secteur agroalimentaire, qui affiche un solde positif de 20.
À l’inverse, les industries mécaniques et des transports ont enregistré un solde négatif, avec respectivement 2 et 12 fermetures ou réductions de taille nettes sur la période.
Le secteur automobile représente à lui seul 31 des 36 fermetures recensées dans les industries du transport. Le rapport souligne que la « dizaine d’ouvertures » observée dans ce secteur n’a pas suffi à compenser ces pertes, y compris en tenant compte des expansions et des réductions de taille.
Dans son analyse globale, le rapport indique que « la réindustrialisation a ralenti, mais se poursuit ». Il met en avant les progrès réalisés depuis 2022, avec un total de 454 nouvelles implantations et agrandissements d’importance, dont 89 enregistrés l’an dernier.
Toutefois, pour 2024, ce chiffre est en net recul et atteint environ la moitié du niveau des deux années précédentes. Le solde net entre ouvertures et fermetures, sans prendre en compte les extensions ou les réductions d’activité, devient négatif pour la première fois en trois ans.
« Bien que la dynamique de réindustrialisation reste positive, elle a marqué un net ralentissement en 2024, et d’autres indicateurs gouvernementaux suggèrent que cette tendance pourrait se poursuivre en 2025 », précise le rapport.
Parmi les signaux préoccupants, il cite l’augmentation des faillites d’entreprises, la multiplication des plans de sauvegarde de l’emploi pouvant annoncer de nouvelles fermetures, la baisse des autorisations environnementales et la diminution des investissements directs étrangers en 2024 par rapport à 2023.